Jean Altwegg est le pharmacien de la Grand-Rue depuis 30 ans. Entreprenant, il préside aux destinées d’un laboratoire pharmaceutique et d’un home care de nutrition clinique. Avec la pénurie de médecins, il craint de voir Peseux devenir une cité dortoir.
En tant qu’observateur privilégié des Subiéreux et bien sûr de leur santé, Jean Altwegg est préoccupé par la diminution du nombre de médecins au village : «Quand je suis arrivé à Peseux, la commune comptait de nombreux médecins, souvent emblématiques, comme les docteurs Guillod, Studer, Matthey et j’en passe. Leurs consultations s’étalaient souvent sur de longues journées. Ils n’ont que partiellement été remplacés depuis. Parmi les nouveaux venus, plusieurs exercent par ailleurs à temps partiel», constate le pharmacien.
Absence de pédiatre dans un village de 6000 habitants
Mais le manque le plus aigu se situe au niveau du pédiatre. L’arrivée à la retraite du tout aussi emblématique Dr Schlaeppy a bouleversé le quotidien de nombreuses familles. Aucun successeur n’a repris son cabinet. «Ca n’est pas commode, pour un parent dont l’enfant est malade soudainement, de se déplacer en ville, souvent en voiture, pour consulter un pédiatre. D’autant plus si d’autres enfants en bas âges font partie du voyage faute de solution de garde. Et pas toujours aisé non plus de trouver une pharmacie ouverte après la consultation», décrit-il.
«Aujourd’hui, la plupart des médecins travaillent en cabinet de groupe, ce qui nécessite de plus grandes surfaces», explique Jean Altwegg. Concernant le pédiatre, l’apothicaire avait du reste été surpris que les autorités communales n’aient pas pu trouver une solution pour garder coute que coute un cabinet de pédiatrie à Peseux.
Jean Altwegg pose un constat alarmant : «Avec la disparition de certains services dans la commune, Peseux pourrait bien devenir une cité dortoir. A quoi il faut ajouter la perte fiscale due à l’exode des cabinets médicaux, mais aussi des commerces et autres services de proximité. «Il faut tout faire pour garder des pôles d’attractivité à Peseux !», lance-t-il.
Quant à l’avenir des pharmacies au village, le patron de la Grand-Rue se veut à la fois confiant et combatif. Confiant dans la population qui «continue de venir chez nous» à raison de 150 à 200 ordonnances par jour, et combatif car «on s’efforce de faire la différence par nos services, notamment par les livraisons à domicile qui représentent une quarantaine de clients quotidiens».
Pierre Alain Heubi
Comment la ville du Locle est en train de résoudre le problème de la pénurie de médecins